Trek sur le GR10,
De Hendaye à Banyuls-sur-Mer :
Le récit de mon aventure

Découvre le récit de mon trek sur le GR®10, de l'océan Atlantique à la mer Méditerranée

 

15 juin 2022, Hendaye.

Me voici sur la plage, face à l’océan. Dos aux montagnes, mais plus pour très longtemps. Lorsque je me retournerai, mon trek sur le GR®10 aura officiellement débuté. Derrière moi, la chaine des Pyrénées s’étend sur plus de 430 kilomètres. Il m’en faudra plus de deux fois plus pour traverser l’ensemble du massif et rejoindre la mer Méditerranée, à Banyuls-sur-mer. À ce moment précis, aucun sentiment ne domine, mais un mélange d’excitation et de peur m’envahit. Il faut dire que je m’apprête à vivre, durant plus de deux mois, la plus belle aventure de toute ma vie, mais aussi la plus sportive, la plus exigeante. J’ai minutieusement préparé mon parcours sur le GR®10 et la logistique associée, afin d’être dans les meilleures conditions pour réussir. Mais serais-je capable d’aller au bout ? Vais-je éviter les pépins physiques, les blessures ? Vais-je tenir bon dans les moments les plus difficiles ? Vais-je profiter d’une météo favorable pour apprécier comme il se doit les paysages fantastiques des Pyrénées ? Pour le savoir, aucun doute, il faut y aller !

Étape après étape, me voilà au cœur des Pyrénées, et j’en découvre peu à peu les plus beaux horizons : Les sommets arrondis du Pays basque, les cols exigeants du Béarn, les lacs incroyables de la Bigorre, les vallées éclatantes du Luchonnais, les pentes rudes et les forêts splendides de l’Ariège, et enfin les paysages méditerranéens des Pyrénées-Orientales… Cette itinérance s’annonce comme la plus magnifique qu’il m’ait été donné de vivre sur les sentiers de grande randonnée. Et justement, j’ai tant de choses à vivre en pleine nature dans ces montagnes, qu’un carnet s’annonce indispensable pour garder précieusement sur papier certains souvenirs, certaines anecdotes, certains états d’âme aussi. Le temps passant, je sais que j’en oublierai certains, mais ce carnet sera alors un véritable trésor pour me rappeler tous ces petits moments vécus sur les sentiers du GR®10, qui est présenté comme l’un des plus beaux treks d’Europe.

Chaque jour, je note ainsi les principaux éléments de mon étape : statistiques (distance, dénivelé), météo, type d’hébergement, ravitaillements, rencontres, découvertes. Je retranscris aussi mon état physique et moral, car tous deux varieront forcément beaucoup durant l’aventure, en fonction des paysages traversés et des difficultés rencontrées. En relisant récemment ce carnet, j’ai donc revécu profondément certains instants clés de ma traversée des Pyrénées. Et j’ai décidé, pour que mon expérience puisse servir et pour témoigner, d’une façon personnelle, de l’intensité de cette aventure, de coucher la majorité de ces éléments sur quelques pages d’Échappées Montagnardes, qui n’a jamais aussi bien porté son nom…

Je te souhaite donc la bienvenue dans le récit de mon trek sur le GR®10 et une bonne lecture !

Récit de mon parcours sur le GR®10 : les grandes étapes

Mon aventure à travers les Pyrénées est découpée en quatre sections successives :

 

  • Les Pyrénées occidentales, d’Hendaye à Gourette, à travers les montagnes du Pays basque et du Béarn, en passant par Saint-Jean-Pied-de-Port, les crêtes d’Iparla, la forêt d’Iraty, le chemin de la Mâture et le pic du Midi d’Ossau

  • Les Pyrénées centrales, du val d’Azun au Luchonnais, pour découvrir en particulier le lac de Gaube, le Vignemale, le cirque de Gavarnie, la réserve naturelle du Néouvielle et le lac d’Oô

  • Les Pyrénées ariégeoises, sur les sentiers intimes du Biros, sous les épaisses forêts du Couserans, au pied du mont Valier, ou dans l’univers minéral de la Haute-Ariège

  • Les Pyrénées orientales, enfin, où le GR®10 explore les massifs splendides du Carlit et du Canigou, dans des paysages de plus en plus méditerranéens, jusqu’à la fin de l’aventure à Banyuls-sur-mer.

Vaste programme, n’est-ce pas ? Prêt à découvrir cette folle odyssée sur le GR®10 ? Clique sur l’une des sections ci-dessus pour vivre avec moi la traversée des Pyrénées à pied !

Bilan de mon aventure sur le GR®10 : chiffres clés

En plus de mon récit détaillé étape par étape disponible ci-dessus, je te propose un petit bilan chiffré pour te donner un autre aperçu de mon aventure. Statistiques, météo, hébergements, voici quelques éléments pour mettre en perspective ma traversée des Pyrénées et relater d’une autre façon cette expérience intense.

Statistiques : Mon GR®10 en chiffres

Dans mon récit détaillé, j’ai indiqué, pour chaque étape, la distance parcourue et le dénivelé positif et négatif franchi. Voici ces mêmes chiffres, présentés d’une façon plus synthétique, qui résument mon parcours sur le GR®10 sur les quatre différentes portions :

Tronçon du GR®10
Distance totale (km)
Dénivelé positif (m)
Dénivelé négatif (m)
Pyrénées occidentales
324
18750
17430
Pyrénées centrales
311
19360
18780
Pyrénées ariégeoises
312
23450
23130
Pyrénées orientales
229
10270
12490
Total
1176
71830
71830

Ces valeurs tiennent compte de toutes les étapes, y compris les étapes hors GR®10, de ma traversée des Pyrénées. En moyenne, le GR®10 s’effectue en 55 étapes et met le randonneur face à 55 000 mètres de dénivelé positif et négatif. Pour ma part, j’ai réalisé près de 17 000 mètres de montée et de descente supplémentaires, pour accéder à différents sommets majeurs (pic de Néouvielle, pic d’Anie, pique d’Estats, puig Carlit…), à des sites non visités par le GR®10 (cirque de Lescun, cirque d’Estaubé…) mais aussi pour me ravitailler ou m’abriter le temps d’une journée de repos dans certains villages hors tracé. La distance totale que j’ai parcourue est évidemment aussi bien supérieure aux 930 kilomètres, en moyenne, de la traversée classique des Pyrénées, pour les mêmes raisons.

Mon objectif, pour rappel, était de profiter un maximum de cette aventure, de prendre mon temps, de découper mes étapes au maximum sur le terrain en fonction des lieux découverts (en m’autorisant des étapes plus courtes et des bivouacs dans des lieux splendides, sans penser à l’étape du lendemain), de m’adapter à la météo sans me mettre en danger, quitte à remettre au lendemain la suite d’une étape en raison du brouillard… Bref, de vivre mon GR®10 à fond, du premier au dernier jour !

Tronçon du GR®10
Nombre d'étapes
Distance moyenne (km)
Dénivelé positif moyen (m)
Dénivelé négatif moyen (m)
Pyrénées occidentales
20
16
938
872
Pyrénées centrales
21
15
922
894
Pyrénées ariégeoises
20
16
1173
1157
Pyrénées orientales
14
16
734
892
Total
75
16
958
958

En ramenant ces chiffres au nombre d’étapes total, j’ai donc parcouru une distance moyenne de 16 kilomètres par jour et un dénivelé moyen d’environ 950 mètres. Naturellement, de grandes disparités apparaissent dans les statistiques de pentes en fonction du tronçon emprunté : pour une distance équivalente, j’ai parcouru bien plus de dénivelé en Ariège que sur le reste du parcours. Il me faut préciser que certains détours m’ont fait rehausser largement le dénivelé total ariégeois, en particulier l’ascension des sommets du massif du Montcalm. Pourtant, en moyenne, c’est sur les étapes du GR®10 que j’ai réalisé le dénivelé le plus important en Ariège : 1200 mètres de D+ par jour, contre 1080 mètres sur les étapes hors GR®. Cela confirme que l’Ariège est sûrement la partie la plus exigeante physiquement de cette traversée des Pyrénées. Ce ressenti, même appuyé par des chiffres, peut bien évidemment ne pas être partagé par d’autres marcheurs, il est très personnel, néanmoins cette petite étude, qui n’a rien de scientifique par ailleurs, m’aide à analyser mon aventure et à relever certaines caractéristiques de chaque tronçon du GR®10.

Hébergements : Où ai-je dormi durant ma traversée des Pyrénées ?

Bivouac incroyable au sommet du petit Vignemale, à 3032 m d'altitude

Voici maintenant un petit bilan de mon GR®10 par types d’hébergement. Au total, 84 jours et 83 nuits sont passés entre mon départ d’Hendaye le 15 juin 2022 et mon arrivée à Banyuls le 06 septembre. Sans compter les 3 nuits de mon escapade à Toulouse, mi-juillet, j’ai donc dormi 80 nuits sur mon parcours à travers les Pyrénées.

Mode d'hébergement
Bivouac
Hôtel, gîte, auberge
Camping
Cabane
Refuge
Nombre de nuits
58
9
8
4
1

Nuits en tente (bivouac, camping) :

Mes nuits de GRdiste se sont très majoritairement déroulées sous la tente, avec 58 nuits de bivouac, en pleine nature, dont certaines dans des lieux absolument grandioses, et 8 nuits de camping. Le camping est idéal d’un point de vue logistique, puisqu’il permet de prendre une douche, de recharger ses équipements électriques, de faire une vraie lessive pour nettoyer les vêtements qui finissent par être sales et odorants, malgré un lavage régulier à l’eau claire et au savon, et de se mettre en sécurité en cas d’événements météorologiques intenses (on pense bien évidemment aux orages, mais c’est aussi le cas lors de pluies intenses ou de vent violent, par exemple). Le tout en dormant tout de même dans l’intimité de sa tente.

C’est donc, en dehors du bivouac, le mode d’hébergement que j’ai privilégié, avec un autre avantage non négligeable : le coût, le plus souvent dérisoire au vu du confort apporté. Certains campings ont même un forfait GRdiste ou randonneur. Enfin, je ne me suis jamais vu refuser un accès au camping, même en cas de forte affluence. Si tous les emplacements pour tente sont réservés, il est très probable que le gérant propose de se joindre à un autre randonneur ou groupe, pour partager un emplacement. La solidarité entre montagnards d’un jour (ou bien plus) fait le reste !

Auberges, gîtes, hôtels :

J’ai également passé, en moyenne, une nuit sur 9 en hôtel, gîte ou auberge, le plus souvent pour me reposer et m’accorder un peu de confort. Les gros plus par rapport au camping, c’est bien évidemment de dormir au chaud, au sec, dans un vrai lit. Et même parfois de s’accorder un vrai repas sur place à moindre frais lorsqu’une demi-pension est proposée. Certains hôtels proposent, là-aussi, un forfait randonneur, au coût un peu plus faible que leur tarif classique, ce qui est toujours appréciable. L’accueil est le plus souvent chaleureux, mais les disponibilités peuvent varier en fonction de la saison : gare à la période 14 juillet – 15 août, où les hébergements disponibles sont rares – et chers – dans les zones touristiques, même en montagne.

Cabanes :

Concernant les cabanes, elles sont nombreuses sur le parcours, mais souvent mal réparties. C’est en Ariège que je me souviens en avoir vu le plus, il faut dire que dans cette zone, les estives sont nombreuses et que beaucoup d’abris ont été entretenus ou restaurés. J’ai réservé un arrêt en cabane aux nuits les plus agitées par la météo, notamment en cas d’orage. Ce fut le cas pour moi à la cabane du Trapech-du-Milieu, dans le Couserans, ou aux cabanes de Cézy, où la météo trop dangereuse m’a contraint à une journée de repos. Mais les cabanes, lorsqu’elles sont accessibles aux randonneurs, le sont 24h/24. Il est donc aussi possible de s’y abriter quelques minutes, ou quelques heures, en pleine journée, pour laisser passer un orage (je l’ai vécu par exemple près du lac des Bouillouses, lorsque je me suis arrêté à la cabane de l’étang de la Pradelle), ou pour s’offrir un moment de réconfort près d’un bon feu de cheminée lors d’une journée froide et humide.

Attention cependant : toutes les cabanes n’ont pas de cheminée ou de poêle à bois, et le bois n’est pas forcément mis à disposition. Il est formellement interdit de casser des branches d’arbre pour se faire un feu, mais il est par contre toléré de ramasser des branches cassées. En outre, le feu est à proscrire à l’extérieur des cabanes lorsqu’il n’y a pas d’emplacement dédié, et ne doit être allumé qu’à certains endroits spécifiques indiqués dans certaines zones des Pyrénées.

Refuges gardés :

Enfin, les refuges sont d’excellents sites d’accueil des randonneurs en pleine montagne, pour une ou plusieurs nuits. Il est aussi possible de s’y abriter un moment, et de s’asseoir à une table pour grignoter ou boire un verre en journée. L’accueil est le plus souvent très sympathique, l’intérieur chaleureux. Je garde un souvenir mémorable de ma soirée et de ma nuit au refuge Jeandel, près du col de la Pierre-Saint-Martin, dans le Béarn, alors que le brouillard et le froid sévissaient à l’extérieur. Ce fut la seule nuit passée en refuge de ma traversée des Pyrénées : j’apprécie le calme et je préfère dormir dans ma tente plutôt que dans un dortoir, mais c’est un choix très personnel.

J’ai parfois été déçu de l’accueil de certains refuges, mais les gardiens, très occupés, se coupent régulièrement en quatre pour répondre aux différentes demandes et peuvent donc parfois n’être que peu disponibles. Les refuges proposent souvent des sandwichs et des boissons pour les randonneurs de passage, il est cependant plus prudent de réserver. Le prix des produits vendus dans les refuges est forcément plus important qu’en vallée, la facture peut vite monter, mais cela dépanne bien sur une aventure aussi longue et souvent loin des villages.

Si tu cherches le détail de ma gestion de l’hébergement au cours de ma traversée des Pyrénées, savoir où j’ai dormi en bivouac, en camping, en cabane… Tout est dans mon récit détaillé de chaque étape ! Clique sur l’une des sections de mon récit ci-dessus pour y accéder dès maintenant.

Météo : Quelles ont été les conditions de ma traversée des Pyrénées ? Quels caprices du ciel ai-je dû affronter ?

L'orage menace au port de Saleix, durant mon parcours sur le GR10

Et côté météo, que donne la traversée des Pyrénées ?

On le sait, la météo en montagne est un enjeu majeur, notamment lorsque l’on part à l’aventure pour plusieurs semaines. Impossible de savoir ce qui nous attend, il est donc important de savoir s’adapter, d’avoir l’équipement nécessaire pour affronter les caprices du ciel, et de savoir renoncer lorsque c’est nécessaire pour sa propre sécurité. Ce fut d’ailleurs le cas durant mon aventure, en particulier lors d’une journée très orageuse dans le Béarn (voir mon récit dans les Pyrénées occidentales).

Dans mon carnet, j’ai noté chaque soir la météo rencontrée au cours de la nuit et de la journée passée. Cela a souvent justifié certains choix de parcours, ou d’hébergement, le bivouac étant bien sûr soumis aux aléas du temps. À partir de ces notes, j’ai pu dresser le bilan météorologique de mon GR®10. Soleil, pluie, vent, brouillard, orages, chaleur… J’ai presque tout affronté. Voici quelques données chiffrées.

Une chose est à prendre en compte avec beaucoup d’attention : chaque année est différente en terme de météo, que ce soit dans les Pyrénées ou ailleurs. Ces chiffres ne sont donc pas une moyenne des conditions météorologiques pouvant être rencontrées lors de la traversée des Pyrénées, ils attestent juste des événements auxquels j’ai dû faire face lors d’une période donnée, à un instant donné et dans un lieu donné. Beaucoup de phénomènes météo sont très locaux, en particulier les orages, et peuvent dévaster une vallée alors que la vallée voisine est complètement épargnée. J’insiste donc sur le fait qu’il est nécessaire d’analyser ces chiffres avec énormément de vigilance.

Globalement, durant la période mi-juin / début-septembre 2022, les Pyrénées ont été soumis à tous les types de temps, et c’est tout à fait logique. La chaleur a dominé, avec en particulier deux périodes de canicule (vers la mi-juin et la mi-juillet), suivies par des phénomènes orageux parfois violents, que j’ai heureusement évités. Rien ne dit que toutes les années sont identiques, c’est d’ailleurs complètement faux. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe en 2024, avec une dominante beaucoup plus humide et un nombre de jours de grosse chaleur plus faible dans la plupart des secteurs géographiques du sud-ouest de la France.

Après toutes ces remarques, dont il est important de tenir compte avant toute analyse, voici donc les chiffres synthétiques de ma traversée des Pyrénées, côté météo.

Températures :

Température
Froide/fraiche
Modérée
Jours de chaleur
Nombre de journées
6
40
29

Petite précision pour débuter ce paragraphe : je n’avais pas de thermomètre avec moi le long du GR®10. Les informations ci-dessus sont donc uniquement liées à mon ressenti, qui est personnel et peut-être biaisé, notamment par la difficulté d’une étape ou l’exposition au soleil.

Comme indiqué dans l’introduction de cette partie, j’ai ressenti la chaleur un certain nombre de jours, et ce même en altitude. J’ai commencé avec une canicule dans le Pays basque (températures supérieures à 40°C et très peu d’ombre sur le parcours), avant de retrouver la chaleur dans les Pyrénées centrales autour de la mi-juillet. J’ai aussi eu chaud sur mon parcours durant une grosse partie de ma traversée du Couserans, mais heureusement, les belles forêts m’ont souvent protégé et j’en ai beaucoup moins souffert dans l’ensemble. Enfin, les derniers jours sur le GR®10, dans les Albères, ont aussi été très chauds, mais là, c’est tout à fait typique il me semble du climat méditerranéen que l’on trouve en approchant de Banyuls, notamment dans les maquis.

Les jours de froid ou de fraicheur majoritaire, tels que je les ai ressentis, sont très éparpillés géographiquement et chronologiquement : 3 jours dans le secteur Soule / Béarn, un jour en haute altitude dans le massif du Montcalm, un jour dans le massif du Carlit et un autre dans celui du Canigou. Le reste du temps, la température fut globalement agréable pour marcher, ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas eu chaud, ou froid, à certains moments de la journée. La température peut évoluer très rapidement en montagne, il faut prévoir son équipement en conséquence !

Pluie :

Pluie
Jours sans pluie
Jours de pluie
Pluie forte / continue
Orage
Pluie sous orage
Nombre de journées
52
23
3
23
17

Il n’est que rarement agréable de marcher sous la pluie, et le poncho (ou ses variantes) est un indispensable, ou presque, des aventures en montagne. Sur une traversée de deux mois, impossible de ne pas se retrouver sous les gouttes un jour ou l’autre. Durant mon trek sur le GR®10, j’ai été relativement épargné, puisque deux tiers de mes étapes se sont déroulées sous un temps complètement sec. Fait marquant, presque étonnant, j’ai marché sous la pluie seule (sans orage) bien plus souvent sur la partie orientale de ma traversée (Ariège et Pyrénées-Orientales), que sur le reste du parcours. Après un mois de juillet chaud et sec, août a été beaucoup plus variable.

La pluie a été rarement forte ou continue, le plus souvent, j’ai eu droit à des averses orageuses au cours de mes étapes, sans trop ralentir ma progression. J’ai ainsi compté 23 jours avec orage (y compris lorsque quelques coups de tonnerre isolés ont retenti), dont 17 d’orage pluvieux. La plupart (17/23) des périodes de pluie sont donc en réalité liées à des orages, ce qui est assez classique en montagne : le ciel bleu du matin laisse place à des cumulus, qui bourgeonnent et finissent par donner un orage avec quelques averses. Étant donné que ces averses n’ont, dans l’ensemble, été que peu intenses et qu’elles ont eu lieu le plus souvent en milieu, voire fin d’après-midi, j’ai au final été peu impacté par la pluie durant ma marche ! J’ai été assez chanceux de partir sur le GR®10 en 2022, quand je vois les conditions affrontées par certains durant l’été 2024…

Ensoleillement :

Soleil
Majoritaire
Éclaircies
Absent
Nombre de journées
49
19
7

2022 fut une année très ensoleillée en France, y compris dans les Pyrénées. Je n’ai pas eu à me plaindre, puisque les journées de grand ciel bleu se sont enchainées. La zone la plus perturbée, où j’ai le moins vu le soleil, fut la Soule et l’ouest du Béarn, avec une grosse semaine durant laquelle le soleil s’est fait très, très discret. Pour le reste, j’ai profité d’un soleil parfois timide, mais le plus souvent très majoritaire, et ce dans toutes les régions des Pyrénées traversées par le GR®10 ! Ce fut bien sûr un plaisir de marcher dans de telles conditions, même si elles ont parfois été accompagnées de grosse chaleur.

Brouillard / neige :

Brouillard et neige
Jours de brouillard
Jours de neige
Nombre de journées
22
0

Le brouillard est lui-aussi inévitable en montagne, et encore plus sur le GR®10 : le parcours passe de vallée en vallée, et en suivant les balises blanches et rouges, nous gagnons et perdons chaque jour beaucoup d’altitude. Il est donc très régulier d’être, le matin, au-dessus des nuages, de traverser la couche nuageuse afin de rejoindre le bas de la vallée, puis de repasser au-dessus des nuages dans l’après-midi sur l’autre flanc… Impossible, donc de passer à côté du brouillard sur le GR®10 ! Durant mon aventure d’un bout à l’autre des Pyrénées, j’ai marché dans une purée de pois environ 1 jour sur 3 en moyenne. Le plus souvent je n’ai fait que traverser la couche nuageuse (ce qui peut tout de même s’avérer périlleux en l’absence de moyen fiable d’orientation, lorsque la visibilité est nulle ou presque), mais j’ai aussi vécu quelques journées sans trop de variations d’altitude, durant lesquelles je suis donc resté dans le brouillard sans en sortir…

Concernant la neige enfin, l’analyse est rapide : je n’ai pas eu à affronter des conditions aussi froides et humides. Mais cela arrive, et il vaut mieux avoir l’attirail pour se protéger du froid. Il est commun de voir les sommets pyrénéens blanchir en plein mois de juillet, même si cela se produit de moins en moins. Et, au fur et à mesure de l’avancée de la saison, cela devient de plus en plus possible, même si cela n’empêche pas la progression sur le GR®10 dans l’immense majorité des cas.

Gare aux névés cependant : ce paragraphe concerne surtout la neige qui tombe du ciel, mais il est courant de croiser et de devoir traverser des névés sur le GR®10, en particulier en début de saison : la Hourquette d’Arre, le col d’Ayous et la Hourquette d’Ossoue, notamment, sont très enneigés l’hiver et les névés peuvent persister sans problème jusqu’à la fin juillet les bonnes années. Il est impératif de se renseigner en amont (les bureaux des guides, notamment, sont en mesure de renseigner les marcheurs, au même titre que les gardiens de refuge), puisque les amas de neige peuvent être dangereux à traverser.

Vent :

Vent
Vent sensible
Vent fort
Nombre de journées
39
7

Le vent peut aussi être très variable en montagne. C’est en haut des cols qu’il est souvent au minimum sensible, voire fort, ainsi que sur les crêtes exposées. Le cheminement sur le GR®10 rencontre quotidiennement ce type de terrains, puisqu’il passe de vallée en vallée par des cols d’altitude, traverse des plateaux et suit relativement souvent des crêtes. Il est donc tout à fait logique de comptabiliser un certain nombre de jours de vent lors de la traversée des Pyrénées. Les cols du Pays basque, qui regardent de près l’océan Atlantique, sont très souvent soumis aux remontées d’air humide. Idem côté méditerranéen, mais je n’y ai été que très peu confronté.

Autre phénomène pouvant apporter un vent puissant, et faire des dégâts sur le matériel, voire être dangereux : les orages. Leur imprévisibilité est à souligner, car comme la foudre, difficile de savoir à l’avance où l’exposition sera la plus grande. Comme pour la foudre, donc, on évitera les cols, les sommets et les arbres isolés afin de s’exposer le moins possible aux dangers du vent. Le site Keraunos détaille les phénomènes pouvant être rencontrés sous les orages et leur intensité, avec une prévision quotidienne qu’il est judicieux de consulter avant toute randonnée en montagne. Le vent en fait partie, au même titre que la grêle.

Voilà pour ce petit bilan statistique des conditions météo que j’ai rencontrées durant ma traversée des Pyrénées. Il t’apportera probablement quelques informations si tu prépares une aventure sur le GR®10. Et si tu as déjà réalisé tout ou partie de ce trek à travers les Pyrénées, n’hésite pas à me dire en commentaire en quelle année tu es parti(e) et quelles conditions météo tu as vécues. Ce récit se veut aussi collaboratif et tu peux donc partager toi aussi ton expérience !

Mes découvertes sur le GR®10 : ce que j'ai aimé, moins aimé...

La splendide vallée de la Têt, près du lac des Bouillouses

75 jours en montagne, ça en fait des découvertes ! Des panoramas, des villages, des forêts, des lieux historiques majeurs, des lacs, des sommets… Chaque étape a eu ses particularités, ses propres paysages, et j’ai pris touuuuut mon temps pour visiter, apprécier, m’imprégner de toutes les caractéristiques des montagnes pyrénéennes.

Donc forcément, j’en ai des choses à raconter ! Je me suis remémoré de nombreuses anecdotes, des instants présents, des douleurs, des difficultés, des joies, des réussites, en relisant mon carnet de trek dans lequel j’ai noté tous les moments marquants de chaque journée. Il ne restait plus qu’à mettre tout ça sous forme numérique, pour que le souvenir reste, et surtout pour te partager toutes ces aventures vécues le long des sentiers du GR®10 !

Et c’est chose faite : Le récit de ma traversée des Pyrénées de 2022 est désormais intégralement disponible sur ce site. Il est composé de quatre sections qui reprennent, en gros, le découpage des topoguides édités par la FFRandonnée. Pour le découvrir, tu n’as plus qu’à cliquer ci-dessous ! Et si tu veux discuter avec moi de cette aventure, n’hésite pas à remplir le formulaire de commentaires en bas de cette page. Toutes les questions et/ou remarques sur le GR®10 sont les bienvenues !

Bonne lecture, et à très vite !

→ Toutes les étapes de mon GR®10 ←

1) GR®10 : Le Pays basque et le Béarn

D’Hendaye à Gourette, cette première portion de ma traversée des Pyrénées est particulièrement variée : paysages vallonnés du Pays basque et lacs majestueux du Béarn s’enchainent, durant 20 étapes riches en découvertes. Chaque journée a eu son lot de surprises, souvent bonnes, parfois un peu moins ! Retrouve ici le récit complet de mon GR®10 à travers les Pyrénées occidentales.

2) GR®10 : La Bigorre et le Luchonnais

Dans les Pyrénées centrales, le GR®10 relie de nombreux paysages d’exception, parmi lesquels plusieurs grands sites célèbres des Pyrénées : le lac de Gaube, le cirque de Gavarnie, la réserve naturelle du Néouvielle… C’est la deuxième partie d’une aventure sacrément belle dans les montagnes, du val d’Azun au Luchonnais : Voici le récit détaillé des 21 étapes de ma traversée des Pyrénées centrales !

3) GR®10 : Le Couserans et la Haute-Ariège

Pas moins d’une vingtaine d’étapes, dont plusieurs détours vers des sommets mythiques, m’ont été nécessaires pour traverser les Pyrénées ariégeoises. Il faut dire que je n’étais pas pressé de quitter l’Ariège, tant les paysages grandioses du Couserans, puis de la Haute-Ariège, découverts chaque jour m’en ont mis plein les yeux ! Le récit de mon GR ®10 en Ariège, ça se passe par ici.

4) GR®10 : Vers la Cerdagne, le Canigou et la côte Vermeille

Cap sur Banyuls ! Objectif ultime du GR®10 dans le sens ouest-est, les plages de la mer Méditerranée se montrent assez vite depuis les hauts sommets, mais pour les atteindre, il faut notamment franchir les massifs du Carlit et du Canigou, montagne sacrée des Catalans… On savoure ensemble ces derniers kilomètres de ma traversée des Pyrénées ? Clique ci-dessous !

Le lac de Gaube, au pied du Vignemale : une étape splendide du GR10

Viens suivre toutes mes aventures et préparer ton prochain trek dans les Pyrénées !

Savais-tu que le site Échappées Montagnardes est né sur les sentiers des Pyrénées ? Véritable passionné de nos montagnes de France depuis tout petit, j’ai construit ce support lors de mes multiples moments de réflexion qui accompagnent inévitablement la marche. Je souhaitais partager mes aventures de trek dans les Pyrénées, et partout en France, mais je souhaitais surtout permettre au plus grand nombre de découvrir ou redécouvrir la montagne à travers l’itinérance à pied, comme j’ai la chance de pouvoir le faire désormais.

Sur ce site, tu trouveras donc des détails pratiques sur de nombreux treks, en particulier sur les GR® des Pyrénées. Parce qu’il n’y a pas que le GR®10 ! Les Pyrénées recensent des dizaines de milliers de kilomètres de sentiers balisés, les possibilités sont donc infinies… N’hésite pas à faire un tour dans le menu du site, à consulter le blog et la description des GR® que j’ai moi-même déjà réalisés. Tu peux aussi y trouver la page qui recense l’ensemble de mon matériel de trek, si jamais tu souhaites t’équiper ou te renseigner sur le contenu d’un sac pour partir à l’aventure !

Par ailleurs, tu peux me contacter sur tous les sujets abordés sur le site, soit en commentaire sous l’article correspondant, soit directement par mail (un formulaire est disponible sur la page À propos du site). Et si le contenu de ce site t’intéresse, rejoins-moi sur les réseaux sociaux pour ne rien manquer de mes aventures : Je suis présent sur Instagram et sur YouTube. Viens t’abonner pour découvrir les plus belles images de mes treks et discuter en direct avec moi !

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Cet article a 2 commentaires

  1. Claudy Hunerbein

    Bonjour, félicitations pour votre périple sur le gr10 et merci de votre récit. Pourriez-vous m’indiquer votre matériel emporté ( sac à dos contenance , tente 1 ou 2 personnes la marque etc etc…
    En vous remerciant, au plaisir de vous lire.
    Claudy

    1. Matthieu

      Bonjour, merci à vous pour ce commentaire.
      Pour répondre à votre question, la liste de tout mon matériel, avec les références, est disponible sur une page dédiée du site accessible via le menu ou par le lien direct suivant : https://www.echappeesmontagnardes.fr/materiel-de-trek-et-bivouac-ma-liste/
      Tente 1 et 2 personnes, sac à dos, duvet, popote et réchaud, vêtements, tout y est ! Notez que mon sac à dos Osprey n’est pas celui que j’ai utilisé pour le GR10, mais je l’utilise depuis deux ans désormais sur tous mes treks, y compris au long cours, et j’en suis très satisfait.
      Je reste disponible pour toute information complémentaire sur mon matériel.
      Bonne journée !
      Matthieu