GR®10 : Ma traversée des Pyrénées orientales

Bienvenue dans la dernière partie du récit de mon aventure de trekking sur le GR®10 dans les Pyrénées orientales ! Ce quatrième tronçon de mon parcours m’emmène toujours plus à l’est, depuis les contreforts de l’Ariège jusqu’à la Méditerranée. Et il s’annonce encore époustouflant, puisqu’il franchit successivement le massif du Carlit, la plaine de Cerdagne, le massif du Canigou et les paysages accidentés des Albères, avant de descendre vers Banyuls-sur-Mer lors d’une dernière étape forcément mémorable ! Dans une diversité impressionnante d’étapes et de découvertes, ce récit te guidera à travers les montagnes de la partie la plus orientale des Pyrénées, jusqu’à l’emblématique ascension du pic du Canigou, un détour simple, mythique et presque obligatoire de l’itinéraire du GR®10, avant de descendre vers les vignobles et les plages de Banyuls.

Plus tôt dans cette description, tu découvriras avec moi l’ascension du pic Carlit, point culminant des Pyrénées-Orientales, au sommet duquel la vue est tout simplement incroyable ! Le reste du temps, j’ai suivi l’itinéraire classique balisé de la traversée des Pyrénées, ponctué de cols encore difficiles, de sentiers forestiers, de paysages grandioses, de refuges emblématiques et de villages pittoresques. Cette section du parcours offre une véritable immersion dans la culture et les paysages catalans, dans des villages pleins de charme et dans une nature préservée. Et, pour bien terminer cette aventure dingue d’un bout à l’autre des Pyrénées, je grimpe une dernière fois sur les hauteurs, pour admirer le panorama à couper le souffle du Puig de Sallfort, et vivre un dernier bivouac de rêve face à la mer Méditerranée et aux plages du Roussillon.

Comme c’est le cas dans la narration de mon parcours sur les autres portions du GR®10, je partage dans ce récit détaillé mes expériences d’itinérance, mes astuces, la logistique (ravitaillements, bivouacs) et les moments forts de chaque journée. Mes émotions aussi, de temps à autre, à l’approche du final du plus beau périple de toute ma vie ! Tu trouveras donc à nouveau, sur cette page, une partie de mon journal de bord et des clés pour envisager et préparer ta propre traversée des Pyrénées en trek. Suis-moi sur les sentiers du GR®10 le long des quatorze dernières étapes de mon aventure, d’un bout à l’autre des Pyrénées orientales, entre mer et montagne, et découvre avec moi les paysages magnifiques du Roussillon.

Le GR®10 dans les Pyrénées orientales :
Le Roussillon, étape par étape

Pour atteindre la côte méditerranéenne, j’ai encore un sacré bout de chemin à faire ! Devant moi, le massif du Carlit, puis celui du Canigou, les paysages s’annoncent splendides. Mais avant de suivre presque de bout en bout les sentiers du GR®10, partons d’abord sur un détour qui me tenait à cœur : le pic Carlit, qui domine toute la région et de très nombreux lacs. Promis, ensuite, on file vers Banyuls !

Tu connais le principe si tu as découvert les autres pages de ce récit : tu peux accéder directement à une étape en cliquant sur son titre dans la table des matières ci-dessous. J’espère que mon récit, que j’ai voulu le plus authentique possible, te donnera envie de découvrir, ou de redécouvrir toi aussi cette région la plus orientale des Pyrénées !

Table des matières

Étape hors GR®10 : Ascension du pic Carlit

Date :

24/08/22

Distance :

14 km

Dénivelé positif :

850 m

Dénivelé négatif :

840 m

Météo :

Grand ciel bleu en matinée, avant l’arrivée de cumulus. Ceux-ci finissent par bourgeonner et quelques coups de tonnerre éclatent en fin d’après-midi. Frais le matin, agréable ensuite.

Hébergement :

Bivouac près de l’étang de Lanoset, avec des oiseaux, des canards et des marmottes !

Restauration, ravitaillement, eau :

Eau : plusieurs ruisseaux le long de l’étang de Lanoux en direction du Carlit.

Découvertes :

La beauté des paysages autour de l’étang de Lanoux, si calmes et sauvages. Belle montée vers le Carlit, et un panorama exceptionnel au sommet, de la Cerdagne au pic du Canigou, en passant par l’étang de Lanoux et beaucoup d’autres étangs côté est.

Résumé :

Une journée finalement assez courte, avec uniquement l’ascension du pic Carlit en aller-retour depuis l’étang de Lanoset. Je prends donc mon temps. La première portion le long de l’étang de Lanoux est plutôt facile. La suite est plus chaotique jusqu’à l’Estany dels Forats, et j’arrive alors au pied de mon objectif. Vu d’en bas, il est impressionnant ! Et l’ascension finale, que je devine le long d’un sentier raide, en lacets, dans la petite pierraille, l’est également. Je progresse sur cette portion effectivement très pentue, sur la pointe des pieds, mais ce n’est pas plus difficile que certains col ariégeois, je suis entrainé !

J’atteins le sommet après une dernière portion dans la grosse caillasse où l’aide des mains est bienvenue. Quelle vue au sommet ! Je ne sais plus où donner de la tête, tant il y a de pics, d’étangs, de plateaux de part et d’autre. Je reste là-haut une bonne heure, je savoure ! Je redescends enfin, en suivant le même parcours qu’à aller. Une étape faite sans le gros sac de trek, juste avec un petit sac d’appoint contenant pharmacie, eau, quelques aliments et de quoi me couvrir. Et j’ai grandement apprécié. De retour à l’étang de Lanoset, je mange et me repose en appréciant ce lieu magnifique. En fin d’après-midi, le ciel se couvre, le vent se lève, l’orage arrive. Soirée paisible au bord de l’étang.

Vue sur les lacs au sommets du pic Carlit

Étape 53 : Étang de Lanoset - Bosc de Llivia

Date :

25/08/22

Distance :

16 km

Dénivelé positif :

230 m

Dénivelé négatif :

600 m

Météo :

Trois orages dans la nuit, avec beaucoup de pluie et de nombreux éclairs. Il continue de pleuvoir jusqu’à 9h. Rares éclaircies ensuite, jusqu’à un nouvel orage pluvieux en milieu d’après-midi. Averses en soirée. Journée fraiche.

Hébergement :

Bivouac près de l’étang de Lanoset.

Restauration, ravitaillement, eau :

Mon briquet a dû prendre l’eau : mon repas du soir sera froid. D’eau, je n’en ai pas manqué, les ruisseaux ont été réactivés par les pluies nocturnes.

Découvertes :

La superbe vallée de la Têt : descente le long d’étangs, de nombreux ruisseaux, c’est sauvage, c’est coloré, c’est paisible… C’est splendide. Le lac des Bouillouses est également très beau, entouré de forêt avec de belles vues sur les Pérics depuis le barrage. L’étang de la Pradelle est aussi charmant.

Résumé :

Un début de journée peu évident : je suis réveillé par un nouvel orage. La pluie redouble et ne cesse que vers 9h. Prêt, je pars peu de temps après. Les sentiers sont détrempés. Je grimpe rapidement vers la Portella de la Grava, puis plonge vers l’Estanyol. Une longue descente m’emmène vers le pla de la Têt, dans un univers magnifique : la vallée est ouverte, les vaches paissent, les ruisseaux coulent. J’adore l’endroit.

Je me dirige ensuite vers le lac des Bouillouses, que je longe par l’ouest par un agréable sentier pierreux. Je traverse le barrage. Je profite ensuite d’un rayon de soleil pour tenter de faire sécher le contenu de mon sac (matelas, duvet, tente, vêtements) car sous les fortes averses orageuses matinales, l’eau avait fini par pénétrer partout. Je dois plier bagage alors qu’il se remet à tonner. Je traverse le pla de Bones Hores et file vers la cabane de l’étang de la Pradelle pour m’abriter. Un orage passe, il pleut encore beaucoup. Lorsque le ciel se calme enfin, je repars dans la forêt et m’installe pour la nuit à l’abri des pins. La journée fut éreintante, rendue pénible par la météo, mais je me suis bien débrouillé et j’ai pu avancer.

Etang de Lanoux sur le GR10, au pied du pic Carlit

Étape 54 : Bosc de Llivia - Planès

Date :

26/08/22

Distance :

17 km

Dénivelé positif :

280 m

Dénivelé négatif :

600 m

Météo :

Les nuages restent bas en matinée, la forêt est plongée dans le brouillard. Sur la plaine de Cerdagne, le ciel s’éclaircit, même si les sommets restent couverts. La fraicheur a dominé cette étape.

Hébergement :

Bivouac près du chemin, en forêt, entre les pins. Le chant des oiseaux fut mon réveil matin.

Restauration, ravitaillement, eau :

Ravitaillement complet à Bolquère. Eau en forêt.

Découvertes :

Traversée de jolies forêts de pins. Belles vues sur la plaine de Cerdagne, que je coupe au col de la Perche, et sur Planès en arrivant au village.

Résumé :

Ambiance assez étonnante au départ ce matin : quelques rayons du soleil tentent de percer le brouillard et les lumières sont belles. J’avance d’ailleurs longuement dans les bois. Arrivé à Bolquère, je dois faire un long détour pour aller chercher un nouveau matelas, commandé suite à la déformation de celui que j’utilise, ce qui m’empêche de dormir confortablement. Mais je dois également m’alléger en renvoyant l’ancien : impossible de faire imprimer l’étiquette de retour ! Je fais plusieurs commerces, et finalement c’est la secrétaire de mairie qui me rend ce petit service. Merci à elle ! Je dépose le colis à la Poste et quitte Bolquère.

Je croise la ligne du train jaune vers le col de la Perche, puis poursuis mon chemin vers la Cabanasse. Les villages catalans typiques sont vraiment agréables. Un sentier très accidenté m’emmène jusqu’à Planès, où je m’arrête au camping. Une bonne douche m’y attend, et comme à chaque fois que je peux me laver confortablement, je savoure !

Étape 55 : Planès - Refuge du Ras de la Carança

Date :

27/08/22

Distance :

17 km

Dénivelé positif :

1190 m

Dénivelé négatif :

900 m

Météo :

La Cerdagne est sous le soleil en matinée, malgré des nuages sur les sommets. Le ciel se couvre progressivement, un orage éclate côté espagnol, un autre au-dessus de la vallée de la Carançà en fin d’après-midi. Frais sur les hauteurs.

Hébergement :

Camping du gite de Planès.

Restauration, ravitaillement, eau :

Un chien errant me vole un paquet de biscuits et du fromage au camping. J’aurais dû être plus vigilant et ne rien laisser trainer ! Eau au refuge de l’Orri et, en fin d’étape, au refuge du Ras de la Carançà.

Découvertes :

Le secteur du refuge de l’Orri est très vert et très beau. Le col Mitjà se mérite, mais la vue sur la plaine de Cerdagne au sommet est splendide. La vallée de la Carançà est magnifique.

Résumé :

Ce matin, je reprends mon chemin en compagnie d’une autre GRdiste. Nous marchons une petite heure ensemble, discutons GR®10, refuges et matériel, puis, fidèle à ma volonté de prendre mon temps, je la laisse poursuivre à une allure sportive près du Pla de Cedelles. Je fais une longue pause sous un soleil agréable. Ensuite, la descente vers le refuge de l’Orri est assez physique. La forêt est très belle.

Je poursuis vers une cabane, puis j’attaque l’ascension du col Mitjà. Je longe un troupeau de vaches, puis grimpe à flanc. Les sentiers sont jolis, mais j’en bave un peu ! Je finis par quitter le bois et j’arrive au sommet du col. La récompense est magnifique une nouvelle fois, j’admire la Cerdagne. J’entends quelques coups de tonnerre, qui me font redémarrer. La descente sur un chemin est assez longue. Je finis par apercevoir le refuge du Ras de la Carançà, je le rejoins. Fin de journée reposante au bord d’un ruisseau, dans les bois, à l’abri des averses.

Sommet du col Mitjà, aperçu sur la Cerdagne

Étape 56 : Refuge du Ras de la Carança - Py

Date :

28/08/22

Distance :

17 km

Dénivelé positif :

880 m

Dénivelé négatif :

1700 m

Météo :

Ciel bleu, hormis quelques cumulus dans l’après-midi. Température très douce.

Hébergement :

Bivouac près du refuge du Ras de la Carançà.

Restauration, ravitaillement, eau :

Épicerie à Py. Je m’installe à l’auberge pour boire une bière et recharger mon téléphone. J’improvise une salade bien appréciable pour le repas du soir. Eau au refuge, puis au pied du village de Mantet, puis à Py.

Découvertes :

Très joli coll del Pal, avec un beau point de vue sur le chemin parcouru hier, mais également sur le massif du Canigou et… la mer Méditerranée ! Les villages de Mantet et Py sont charmants. De belles portions forestières.

Résumé :

Après une nuit très moyenne, je pars tôt. Je débute par de beaux paysages en direction du Coll del Pal. Je vois la végétation évoluer et devenir de plus en plus méditerranéenne. J’aperçois d’ailleurs la mer, signe que mon parcours à travers les Pyrénées se termine gentiment. Je me retrouve subitement au milieu d’un troupeau de brebis, descendues des hauteurs, alors que j’admire le panorama.

Je poursuis vers la Serra de la Jaça Grossa, le paysage est très ouvert, c’est splendide. Plus bas, je longe la belle vallée de l’Alemany et je descends vers Mantet. Je prends le temps de visiter ce charmant village, et j’enchaine vers le col de Mentet, avant une paisible descente vers Py. Je fais un stop à l’épicerie, trouve une aire de bivouac sur une aire de jeux pour enfants. Je me pose à l’auberge pour boire un verre et retourne m’installer, un peu plus tard. Soirée tranquille.

Étape 57 : Py - Jaces de Cadi

Date :

29/08/22

Distance :

16 km

Dénivelé positif :

1250 m

Dénivelé négatif :

310 m

Météo :

Alternance de ciel bleu et de ciel voilé. Le vent se lève en soirée. Température très agréable.

Hébergement :

Bivouac sur l’aire dans le village, au niveau de l’aire de jeux. Toilettes et eau potable.

Restauration, ravitaillement, eau :

Eau : un peu partout, notamment dans des petits canaux le long de certains sentiers. Torrent peu avant le bivouac.

Découvertes :

Étape d’approche du pic du Canigou, très forestière, avec néanmoins de beaux points de vue sur la vallée de Py, dans un univers rocailleux relativement sauvage. Passage au refuge de Mariailles. Le secteur de la jasse de Cady, spot improvisé du soir, est également agréable. Ce massif est splendide, c’est un plaisir de le découvrir via le GR®10.

Résumé :

J’ai pris mon temps ce matin, je ne pars que vers 8h30. Je débute par une belle ascension du coll de Jou, relativement aisée. La vallée de Py et les vues sur Vernet-les-Bains me plaisent beaucoup, c’est coloré, c’est élégant. La montée se poursuit vers le coll de Creu, puis le coll del Cavall Mort, dans une forêt agréable. Vers Mariailles, la vue s’ouvre sur les Pyrénées. Le paysage devient progressivement plus aride, plus minéral, alors que j’approche du pied du Canigou.

Je repère une jasse à l’abri, en contrebas, qui devient mon objectif de fin d’étape, en raison des orages prévus. Il doit y avoir une cabane, que je ne vois pas. Je contourne la zone de pâture en continuant sur le GR®10, puis cherche un sentier pour y descendre. Je ne le trouve pas, il ne doit plus exister. Je descends hors sentier. Je m’installe, et je suis vite rejoint par des vaches. Je passe la soirée en leur compagnie.

Petit refuge forestier de Mariailles

Étape 58 : Jaces de Cadi - Fontaine de la Perdiu

Date :

30/08/22

Distance :

10 km

Dénivelé positif :

760 m

Dénivelé négatif :

450 m

Météo :

Très ensoleillé en matinée, puis les cumulus arrivent. De belles éclaircies persistent. Le vent se lève légèrement en fin d’après-midi. Température parfaite.

Hébergement :

Bivouac au niveau de la Jasse de Cady. Les orages ne sont pas passés par ici. Réveil avec les vaches.

Restauration, ravitaillement, eau :

Eau au départ. Pas d’eau sur le reste de l’étape. La fontaine de la Perdiu est à sec, mais j’en trouve une autre à proximité.

Découvertes :

Belles vues sur la vallée de la Têt, notamment dans le secteur du coll de Segalers. J’aperçois l’étonnante abbaye Saint-Martin-du-Canigou en contrebas. Portions de sentiers très ouvertes et plaisantes, et un final avec panorama sur différentes vallées, la plaine du Roussillon, Perpignan et la Méditerranée.

Résumé :

Fatigué, je repousse le réveil. Je prends mon temps avant de repartir. Je rejoins le GR®10 après une montée hors sentier pénible, puis je file au coll de Segalers. J’avance ensuite avec de superbes vues sur la vallée, les paysages sont au top ! Plus tard, je dois traverser un pierrier peu évident, le parcours à travers la roche est très irrégulier, usant, j’ai l’impression de ne pas avancer. Je fais une pause et comprends que je suis tout près de sortir de cette zone. Je me mets un coup de pied au derrière et finalement, j’atteins une piste plate qui me mène au refuge de Bonne Aigue.

Je repars ensuite sur un sentier forestier, qui grimpe encore bien, et découvre de superbes panoramas sur une dernière grimpette, en contrebas du pic Joffre. C’est là que je m’arrête, à l’intersection avec le sentier qui monte au sommet du pic du Canigou. Je me régale du panorama le reste de la soirée…

Étape 59 : Fontaine de la Perdiu - Ascension du pic du Canigou - L'Estanyol

Date :

31/08/22

Distance :

17 km

Dénivelé positif :

620 m

Dénivelé négatif :

1400 m

Météo :

Superbe lever de soleil. Le ciel se couvre très vite ensuite. L’orage gronde rapidement dans la matinée. La pluie domine le reste de la journée, il fait alors assez froid.

Hébergement :

Bivouac près de la fontaine de la Perdiu, au pied du pic Joffre, et surtout du pic du Canigou.

Restauration, ravitaillement, eau :

Eau : pas de difficulté, fontaines au départ et à l’arrivée.

Découvertes :

L’ascension du pic du Canigou en aller-retour par le pic Joffre. Superbe panorama sur la région au sommet ! De beaux sentiers en forêt après le refuge des Cortalets.

Résumé :

Je débute la journée comme dans un rêve, avec un lever de soleil exceptionnel ! J’en profite largement en me préparant et en démontant la tente. Il me faut une petite heure pour atteindre la cime du pic du Canigou, et, surprise de taille, je suis seul au sommet ! J’en profite un moment, avant l’arrivée successive de plusieurs groupes assez bruyants. Je vis un très beau moment, avec des paysages magnifiques, colorés par une lumière assez fantastique.

Après une heure au sommet, je redescends sans difficulté, je récupère mon sac caché dans la végétation puis je repars. La descente à travers de jolis vallons est plaisante, mais le ciel, déjà couvert, s’assombrit, et l’orage gronde. Je me presse alors que la pluie me rattrape. Je file vers l’abri du Pinatell en suivant le chemin du balcon du Canigou, dans les bois, sans trop prendre l’eau. Je laisse l’orage passer en m’installant dans la cabane, j’y suis rejoint par une GRdiste irlandaise avec qui nous discutons un moment. Je repars pour 2 kilomètres jusqu’à la maison de l’Estanyol. La pluie redouble, c’est la fin de mon étape. Je passe la soirée dans un groupe de 5, au coin du feu, puis plante ma tente pour dormir au calme.

Sommet du pic du Canigou, dernier détour sur le GR10

Étape 60 : L'Estanyol - Arles-sur-Tech

Date :

01/09/22

Distance :

19 km

Dénivelé positif :

370 m

Dénivelé négatif :

1530 m

Météo :

Beau soleil, qui se voile en matinée et se couvre de quelques cumulus dans l’après-midi. Chaud sur les hauteurs, très chaud dans la vallée.

Hébergement :

Bivouac près de la cabane de l’Estanyol.

Restauration, ravitaillement, eau :

Plein d’eau le matin au bivouac avant de repartir. Courses à Arles-sur-Tech.

Découvertes :

Batère, site minier. L’ancien bâtiment des mines a été reconverti en gite et auberge. Nombreux vestiges miniers au-delà du coll de la Descarga. Balade dans Arles-sur-Tech.

Résumé :

Départ dans la forêt, en montée, jusqu’au coll de la Cirera. Le sentier se transforme en chemin, puis en route, à l’arrivée à Batère. Lorsque le paysage s’ouvre, les vues sur le Canigou sont splendides ! Ce massif est vraiment imposant, impressionnant. Le GR®10 suit ensuite globalement le parcours du minerai extrait à Batère et transporté dans la vallée par les Vigourats et Jacouty. Je rencontre alors beaucoup de câbles et de ferraille. La descente vers Arles-sur-Tech est très longue, et la chaleur m’assomme. J’arrive à Arles, me balade un moment, fais quelques courses, puis me dirige vers le camping. Repos, lessive, douche, nouvelle balade en toute fin de journée.

Étape 61 : Arles-sur-Tech - Montalba-d'Amélie

Date :

02/09/22

Distance :

12 km

Dénivelé positif :

790 m

Dénivelé négatif :

550 m

Météo :

Après une nuit très chaude, le soleil et la chaleur sont à nouveau au rendez-vous dès le matin. Il fait lourd, voire très lourd en vallée. L’orage arrive en milieu d’après-midi, il pleut légèrement. Accalmie en fin de journée, avant un nouvel orage actif en soirée.

Hébergement :

Camping d’Arles-sur-Tech.

Restauration, ravitaillement, eau :

Quelques courses à Arles-sur-Tech au départ : les aliments frais sont bienvenus ! Eau au moulin de la Palette (Molí de la Paleta) et petite source à Montalbà.

Découvertes :

Les forêts de châtaigniers sont très agréables. Vue sur Arles-sur-Tech et le pic du Canigou depuis les environs de Paracolls. Vie paisible au minuscule village de Montalbà.

Résumé :

La préoccupation principale de cette journée est, comme très souvent sur le GR®10, météorologique. Les orages sont annoncés, il me faut une nouvelle fois m’adapter. C’est d’ailleurs un sujet de discussion au camping, où je traine un peu. Je quitte enfin Arles-sur-Tech par une raide montée en forêt, dans la caillasse : C’est plutôt joli, mais c’est dur ! D’autant que la chaleur est déjà éprouvante.

Vers Paracolls, j’ai droit à quelques rares points de vue sur la montagne, le reste du temps, la forêt est épaisse. La fin de mon étape, jusqu’à Montalbà, n’est pas trop exigeante. J’espérais monter par la suite jusqu’au coll Cerdà, mais les prévisions météo annoncent de l’orage, de la grêle, du vent et je choisis la sécurité. Je m’installe à Montalbà et fais une très courte visite du village. Je repère l’église pour m’abriter en cas d’intempéries importantes. La fin de journée est rythmée par les orages finalement peu intenses, le repos est bienvenu.

Arles-sur-Tech et le pic du Canigou depuis le col de Paracolls

Étape 62 : Montalba-d'Amélie - Las Illas

Date :

03/09/22

Distance :

18 km

Dénivelé positif :

1030 m

Dénivelé négatif :

1040 m

Météo :

Réveil sous l’orage. Je pars sous la pluie. Le soleil prend le dessus en fin de matinée. Malgré un léger vent, il fait encore assez lourd.

Hébergement :

Bivouac à Montalba-d’Amélie.

Restauration, ravitaillement, eau :

Plein d’eau au départ et à l’arrivée de l’étape.

Découvertes :

Arrivée sur les crêtes frontalières au niveau de la collada de Sant Martí : vue splendide sur le Canigou et sur le versant espagnol, avec plusieurs lacs, des montagnes et la mer. D’anciens puits à glace, notamment au coll del Pou de la Neu. Les forêts de hêtres et de châtaigniers sont ravissantes.

Résumé :

L’orage matinal n’était pas prévu, il me surprend. Les radars météo m’indiquent qu’il va pleuvoir un bon moment, je fais le choix de partir, guidé par mes jambes impatientes. Je débute donc cette étape sous une légère pluie, mais je suis relativement protégé dans la forêt. Elle s’intensifie près du Molí Serrador, je m’abrite sous un hangar, et je patiente durant 45 bonnes minutes. Je trouve le temps long, mais il pleut fort. Lorsque l’averse s’arrête enfin, je suis déjà reparti, toujours dans les bois.

Je fais une pause à la collada de Sant Martí pour contempler le panorama sur la Catalogne et le Canigou. Je poursuis dans les bois, puis dans les éboulis, avant le coll dels Cirerers. Je descends vers la Selva dans une belle forêt, qui commence à prendre ses couleurs d’automne, puis je file à Las Illas par une route bitumée bien trop longue (3 km). Au village, je trouve une aire de bivouac avec toilettes… et douche ! La fatigue est là, mais j’ai encore bien progressé. Je profite de chaque étape, en sachant que la fin approche…

Étape 63 : Las Illas - Saint-Martin-de-l'Albère

Date :

04/09/22

Distance :

24 km

Dénivelé positif :

740 m

Dénivelé négatif :

660 m

Météo :

Ensoleillé en matinée, le ciel se couvre dans l’après-midi. Quelques coups de tonnerre éclatent en fin de journée. Je souffre de la chaleur, heureusement un vent sensible rafraichit légèrement l’air.

Hébergement :

Bivouac sur l’aire prévue à cet effet à Las Illas. Une aire tout confort !

Restauration, ravitaillement, eau :

Dernier ravitaillement de mon GR®10 au Perthus. J’oublie de ravitailler en eau au Perthus et puise de l’eau stagnante avec la gourde filtrante un peu plus haut. Source à Saint-Martin-de-l’Albère.

Découvertes :

La végétation typique du maquis et ses chênes-lièges. Les ruines romaines de Panissars et le fort de Bellegarde. Le col du Perthus, violent retour à la civilisation. Le petit village de Saint-Martin-de-l’Albère.

Résumé :

Je me réveille de bonne heure et de bonne humeur ce matin, je pars avant mes compagnons de bivouac. Le début d’étape n’est pourtant pas très motivant : 3 kilomètres de route et 8 kilomètres de piste sans grand intérêt. Est-ce pour me préparer au retour à la normale, après tant de magnifiques paysages découverts durant 2 mois et demi ? Sur toute la distance, je ne profite d’aucun point de vue, mais au moins je suis régulièrement à l’ombre de la forêt. Au coll del Priorat, je retrouve enfin un sentier, avec vue sur le fort de Bellegarde. Je prends le temps de faire le tour des ruines de Panissars, puis je grimpe hors GR® jusqu’au fort.

De retour sur le parcours, je descends au village du Perthus. Je fais un petit tour à la boulangerie, mais, saoulé par le mouvement incessant des véhicules et leurs bruits, ainsi que celui de leurs occupants, je repars très vite. Je grimpe au puig Moll, à cheval sur la frontière, puis continue dans le maquis, sous une chaleur épouvantable, malgré l’ombre des chênes. Je fais le plein d’eau et me dirige vers le village de Saint-Martin-de-l’Albère. Je trouve une belle prairie pour m’installer, et me repose à l’ombre. Je commence à savourer mes derniers jours sur le GR®10 : il ne me reste que deux étapes avant l’arrivée à Banyuls !

Le fort de Bellegarde domine le chemin du GR10

Étape 64 : Saint-Martin-de-l'Albère - Puig de Sallfort

Date :

05/09/22

Distance :

17 km

Dénivelé positif :

980 m

Dénivelé négatif :

630 m

Météo :

Grisaille au départ. Brouillard sur l’ensemble (ou presque) des crêtes et sommets, jusqu’au pic des Quatre Termes. Belles éclaircies au-delà. Le vent est fort sur les crêtes. Orage en fin de journée.

Hébergement :

Bivouac à Saint-Martin-de-l’Albère, près d’une fontaine.

Restauration, ravitaillement, eau :

Je termine les restes ! Eau au refuge du coll de l’Ullat.

Découvertes :

De belles forêts au pied des sommets frontaliers. Malheureusement je suis pris dans le brouillard sur la plupart des crêtes, qui par temps dégagé doivent offrir de beaux panoramas sur le littoral. Je retrouve de la luminosité, et un horizon, peu avant le puig de Sallfort. Au sommet, une récompense magnifique qui signifie aussi la fin imminente du GR®10 : la côte méditerranéenne se dessine sur plusieurs dizaines de kilomètres, avec, au premier plan, Banyuls-sur-mer, Port-Vendres et Collioure.

Résumé :

Surprise ce matin, si près du littoral : le brouillard a tout envahi. Spoiler alert : je resterai dedans une grande partie de la journée. Hormis de belles forêts, je n’ai rien vu. Au pic Neulos, le vent épouvantable m’a même fait fuir ! J’enchaine donc les sommets sans rien voir, et j’avance coûte que coûte pour approcher de mon objectif final. Le moment fort aujourd’hui fut bien sûr mon arrivée au puig de Sallfort, dernier pic d’envergure avant l’arrivée, avec un panorama magique sur la mer, et la vue de Banyuls, qui signifie évidemment la fin proche de cette aventure exceptionnelle sur le GR®10.

La météo du jour symbolise bien ce qu’est la traversée des Pyrénées à pied : une adaptation permanente à l’environnement, aux caprices du ciel. Je finis mon aventure atteint psychologiquement par les brusques changements de temps, qui nécessitent une grande capacité d’adaptation et de toujours être sur ses gardes : c’est très exigeant mentalement. Mais la réussite de ce projet tient aussi et surtout à cette écoute de la montagne.

Je passe la soirée avec cette vue fantastique sur la mer, à savourer mon aventure, à me souvenir de certains moments forts, à tenter de réaliser que, ça y est, j’ai réussi. Ma joie est surtout intérieure (et à l’intérieur de la tente, sous la pluie !), mais elle est grande. L’issue d’un projet mûri depuis plusieurs années, qui a requis une grande logistique et beaucoup de préparation. Je repense donc au chemin parcouru pour en arriver là, dans les Pyrénées mais aussi dans ma tête, et dans ma vie. Je pense à mes proches, à ma famille, à ma chérie. Et je savoure la réussite de l’un des treks les plus difficiles de France…

Du puig de Sallfort, vue sur Banyuls-sur-Mer : la fin du GR10 est proche !

Étape 65 : Puig de Sallfort - Banyuls-sur-Mer

Date :

06/09/22

Distance :

14 km

Dénivelé positif :

300 m

Dénivelé négatif :

1280 m

Météo :

Lever de soleil au-dessus de quelques nuages sur la mer. Hormis quelques cumulus persistants, cette dernière étape se fait sous le soleil. Grand soleil à Banyuls. La chaleur est encore forte.

Hébergement :

Bivouac au puig de Sallfort.

Restauration, ravitaillement, eau :

Eau à la fontaine de Sant Andreu.

Découvertes :

Les panoramas étendus sur le Roussillon et le golfe du Lion. Les montagnes arides sur les hauteurs. La tour Madeloc. Les vignobles de Banyuls. La belle plage de Banyuls, qui signifie la fin de l’aventure !

Résumé :

Une dernière étape courte, mais que j’ai rallongée au maximum… Difficile de quitter les sentiers qui ont fait mon bonheur durant 75 jours de marche, détours compris. Et pourtant, j’avais hâte d’arriver à Banyuls et de faire un plongeon rafraichissant, vu la température extérieure : un four ! Je descends d’abord sur une pente raide vers le coll de Vallauria, j’enchaine vers le coll dels Gascons, et m’offre un dernier petit détour en crapahutant jusqu’à la tour Madeloc. Le paysage, des vignes à pertes de vue, et la grande bleue au fond, est un vrai tableau.

Je reviens sur les sentiers du GR®10 pour en parcourir les derniers kilomètres, dans les vignobles. Je m’approche un maximum de Banyuls sur les hauteurs, et je m’arrête un long moment, nécessaire pour faire le tri dans mes émotions et prendre le temps de savourer un maximum. Le sentier se transforme en chemin, je jette un œil derrière moi, vers les montagnes qui m’ont accueilli durant toutes ces étapes, et je rentre enfin dans la ville. Je retrouve ma chérie dans l’une des rues et nous parcourons ensemble les derniers hectomètres de ma traversée des Pyrénées. Nous nous rendons avenue de la République, au pied de la mairie, pour la traditionnelle photo devant la fresque colorée qui matérialise la fin du GR®10.

C’en est donc fini ! Je file sur la plage, toucher l’eau de la mer après en avoir fait autant sur la plage d’Hendaye à mon départ le 15 juin, puis je vais me rafraichir dans cette eau bien plus chaude de la Méditerranée.

Merci le GR®10, pour toutes ces émotions, toutes ces découvertes, pour l’ensemble de ces aventures !

Arrivée du GR10, Banyuls-sur-mer et ses superbes coteaux face à la mer Méditerranée

Le GR®10 dans les Pyrénées orientales :
Bilan

Et voilà, c’est donc la fin de ma traversée des Pyrénées par le GR®10 ! Après 75 étapes, dont 10 hors parcours, j’ai relié à pied Hendaye, au Pays basque, à Banyuls-sur-Mer, sur la côte Vermeille. J’ai connecté, à la force de mes mollets, l’océan Atlantique à la mer Méditerranée. Quel périple ! La dernière partie de cette aventure fut en tous points magnifique, j’ai été ébloui par les paysages montagnards des Pyrénées-Orientales. J’ai savouré chaque étape comme si c’était la dernière, à l’image de ce que j’ai souhaité ressentir depuis le début de mon parcours. La réussite de ce projet est l’aboutissement d’une longue préparation, qu’elle soit logistique ou physique, et la réalisation d’un rêve qui date de nombreuses années.

Mes deux dernières semaines sur le GR®10 ont été l’occasion pour moi de découvrir deux massifs imposants de l’est des Pyrénées : le Carlit et le Canigou, mais également les terres ensoleillées de Cerdagne et des Albères. Avec une météo globalement agréable, bien que souvent orageuse, j’ai pu me régaler lors de belles ascensions, passer des moments paisibles au cœur des vallées, apprécier de splendides panoramas entre mer et montagne, ou encore découvrir certains villages catalans plein de charme… Différente des autres sections de la traversée des Pyrénées, cette portion du GR®10 dans les Pyrénées orientales est un final exceptionnel, qui vient conclure une longue expérience de trek sur l’un des GR® les plus beaux de France.

C’est donc la fin de ce récit de mon GR®10, mais on se retrouve très vite avec de nouveaux textes et de nouvelles photos en lien avec ce périple. J’ai encore de nombreux contenus à te présenter, et je prévois de rédiger d’autres articles sur des thématiques plus précises, souvent sources d’interrogations lors de la préparation d’un long trek. D’ailleurs, si tu as des questions sur ma traversée des Pyrénées, l’un de ses aspects (préparation, logistique, choix d’itinéraire…), n’hésite pas à les poser en commentaire. Je te répondrai dans tous les cas, et selon le sujet, je pourrai approfondir dans un article dédié. Le tout étant de t’apporter un maximum d’éléments pour que tu puisses vivre au mieux ta prochaine itinérance, qu’elle soit dans les Pyrénées (j’en profite pour te dire qu’il y a sur ce site plein d’autres suggestions de parcours de quelques jours sur les GR® pyrénéens) ou ailleurs !

À très vite pour de nouvelles aventures !

C'est l'arrivée à Banyuls-sur-mer et la fin de mon GR10 !

→ Toutes les étapes de mon GR®10 ←

1) GR®10 : Le Pays basque et le Béarn

D’Hendaye à Gourette, cette première portion de ma traversée des Pyrénées est particulièrement variée : paysages vallonnés du Pays basque et lacs majestueux du Béarn s’enchainent, durant 20 étapes riches en découvertes. Chaque journée a eu son lot de surprises, souvent bonnes, parfois un peu moins ! Retrouve ici le récit complet de mon GR®10 à travers les Pyrénées occidentales.

2) GR®10 : La Bigorre et le Luchonnais

Dans les Pyrénées centrales, le GR®10 relie de nombreux paysages d’exception, parmi lesquels plusieurs grands sites célèbres des Pyrénées : le lac de Gaube, le cirque de Gavarnie, la réserve naturelle du Néouvielle… C’est la deuxième partie d’une aventure sacrément belle dans les montagnes, du val d’Azun au Luchonnais : Voici le récit détaillé des 21 étapes de ma traversée des Pyrénées centrales !

3) GR®10 : Le Couserans et la Haute-Ariège

Pas moins d’une vingtaine d’étapes, dont plusieurs détours vers des sommets mythiques, m’ont été nécessaires pour traverser les Pyrénées ariégeoises. Il faut dire que je n’étais pas pressé de quitter l’Ariège, tant les paysages grandioses du Couserans, puis de la Haute-Ariège, découverts chaque jour m’en ont mis plein les yeux ! Le récit de mon GR ®10 en Ariège, ça se passe par ici.

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